ARNAUD CHNEIWEISS, Délégué général de la Fédération française des assurances (FFA)

15 mars 2018  | Par Juliette NOUEL
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Homme de lettres, Arnaud Chneiweiss troque volontiers sa casquette de délégué général de la FFA avec celle d’auteur de thriller. Un exercice qui lui permet de sortir des cadres, et d’alerter sur les excès d’une société parfois trop prudente.

Vous êtes assureur et auteur de thrillers… Votre activité de romancier fait-elle le lien avec votre vision de la société ?

Arnaud CHNEIWEISS : Ce qui m’intéresse avec les thrillers que j’écris, c’est d’aborder des sujets de société, de provoquer des débats et des réflexions. Il y a parfois des consensus qui se font un peu trop vite, par conservatisme, par une prudence excessive. Mon dernier livre, Schiste noir, se penche sur la question de l’énergie. À travers l’exploitation du gaz de schiste en France, que le personnage central voudrait développer – mais vous savez que désormais tous les forages sont interdits dans notre pays –, je voulais montrer que rien n’est simple. Le nucléaire est l’énergie la plus propre par rapport aux émissions de gaz carbonique, mais tous les dix à quinze ans il nous fait peur. Le charbon est unanimement considéré maintenant comme une énergie à ne plus développer. Bien sûr, nous rêvons des énergies renouvelables – le solaire, le vent, l’hydro­électricité… – et il faut investir massivement dans ces domaines, mais, pour le moment, elles ne sont pas prêtes à prendre la relève. Il y a une phrase célèbre de Sheikh Yamani, ministre saoudien du Pétrole dans les années 1980 : « L’âge de pierre n’a pas pris fin faute de pierres, l’âge du pétrole ne finira pas par manque de pétrole. » On n’en sortira que lorsqu’on aura trouvé des énergies plus performantes, ce qui n’est pas encore le cas. Il y a beaucoup d’hypocrisie sur ces sujets et c’est ce qui m’intéressait, bousculer le « politiquement trop correct ». Les questions d’indépendance énergétique et géopolitique sont cruciales pour l’avenir de notre société. Elles méritent d’être débattues. De même, dans mon prochain roman, j’ai envie d’aborder la question de la légalisation de l’usage des drogues en France. Quelles sont les drogues légales – le tabac, qui tue 80 000 personnes par an en France, l’alcool… – et celles qui ne le sont pas ? Et, pour décourager la consommation du cannabis, la politique répressive est-elle la meilleure ? Regardons ce qui se fait ailleurs dans le monde, cela mérite au moins d’en parler, et probablement d’évoluer.

Nos sociétés, la société française en particulier, seraient-elles devenues trop frileuses ?

Arnaud CHNEIWEISS : L’appétit de la société française à prendre des risques a probablement régressé au cours des dernières décennies.

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