YVES COCHET

1 octobre 2020  | Par Marjorie CESSAC
L'actuariel // Humanités // YVES COCHET

Cofondateur du parti écologiste Les verts, docteur en mathématiques et président de l’Institut Momentum*, Yves cochet propose des solutions iconoclastes pour survivre à l’effondrement systémique qu’il annonce.

Au moment du confinement, vous évoquiez une arrivée prématurée de cette épidémie. Quelles conclusions tirez-vous de l’accélération de cette crise mondiale ?

Yves COCHET : Cette accélération n’a fait que renforcer ma conviction qu’un effondrement systémique mondial est à venir. Il n’est pas exclu que ce virus s’installe dans la durée, dans la mesure où la perte de biodiversité favorise ce genre de maladie. Dans mes anticipations de l’an dernier, qui figurent dans mon essai de collapsologie paru en septembre 2019, j’avais avancé plusieurs causes plausibles d’effondrement, parmi lesquelles la propagation d’un virus aussi mortel qu’Ebola et aussi contagieux que la grippe. Nous ne sommes pas tout à fait dans cette configuration avec le coronavirus, néanmoins, une pandémie fait partie des causes possibles d’un effondrement systémique mondial, qui reste vraisemblablement possible entre 2020 et 2030. À mon sens, la chute de ce premier domino risque d’en entraîner d’autres, qui pourraient prendre la forme d’une crise sociale et d’un chômage massif, entraînant un hyper-endettement, de l’inflation et une perte de confiance dans l’euro. Si la population vient un jour à perdre confiance en sa monnaie, cela risquerait de prendre une tournure proche de la République de Weimar en 1923. Car l’économie tient sur la dette et non sur la création de richesses réelles. Nous fabriquons déjà du quantitative easing par centaines de milliards, notamment avec le plan de relance européen. Ces déversements d’argent risquent d’aggraver la situation s’ils ne servent qu’à relancer les industries traditionnelles. D’où un possible chaos politique, en France et ailleurs, comme prémices de l’effondrement systémique mondial.

La collapsologie se base sur des modèles mathématiques et diverses publications scientifiques, comme celles du Giec. Peut-on pour autant la considérer comme une science ?

Yves COCHET : Non. Pas plus que l’économie d’ailleurs. Certes, la seconde est une discipline universitaire, ce que n’est pas encore la collapsologie, mais cela viendra.

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