Compensation carbone, un jeu de dupes ?

31 mars 2020  | Par Marjorie CESSAC
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Face à l’urgence climatique, les promesses de neutralité carbone et d’équilibrage des émissions se multiplient. Reste qu’en l’absence d’encadrement et de transparence, l’efficacité de la compensation carbone n’est pas toujours avérée.

« Paris 2024 s’est engagé à compenser intégralement les 1,5 million de tonnes de carbone liées à l’événement des JO. » C’était au Grand Palais, à Paris, en février, lors de Change Now, un événement sur les dernières innovations pour lutter contre le changement climatique. À cette occasion, Tony Estanguet, l’ancien champion du monde de canoë aujourd’hui président du comité d’organisation, confirmait lui aussi sa volonté d’avoir en partie recours à la compensation pour que les Jeux olympiques atteignent la neutralité carbone.

« Compensation carbone » : à l’heure de l’urgence climatique, l’expression s’invite partout, lors de l’achat d’un billet d’avion ou sur les publicités des entreprises qui promettent de contrebalancer leurs émissions. Certes, la méthode n’est pas nouvelle. Née dans les années 1970, la compensation sous forme volontaire a pris son envol à l’aube du XXIe siècle, à l’époque du protocole de Kyoto, tandis que se formaient des marchés institutionnels comme le mécanisme de développement propre (MDP). Aujourd’hui, cependant, elle revient en force. Quelle crédibilité lui accorder ? Peut-on se satisfaire de cette solution, que d’aucuns qualifient de « fuite en avant », au risque de reporter de meilleures décisions à plus tard ?

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