Private equity-assurance : Valse ou tango ?

7 octobre 2025  | Par Séverine LEBOUCHER
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Plébiscités sous l’ère des taux bas, les actifs non cotés se sont durablement enracinés dans le portefeuille d’investissements des assureurs vie. Ils font désormais leur entrée dans les offres d’unités de compte à destination des épargnants particuliers. Une démocratisation utile mais risquée, alors que le private equity traverse justement une phase de turbulences.

13 200 milliards de dollars (1). C’est l’encours mondial qu’ont réussi à atteindre, après quinze ans de croissance ininterrompue, les actifs non cotés, qu’ils soient sous forme de fonds propres (private equity, financement d’infrastructures) ou de dette (dette privée corporate, dette infrastructure). Ce chiffre a quintuplé par rapport à 2010, là où la capitalisation des marchés cotés (actions et obligations) n’a que doublé (2). Leur manque de liquidité, leur moindre transparence et leur difficulté d’accès n’en font pourtant pas des cibles naturelles pour tous les investisseurs. Ainsi, cette croissance est essentiellement tirée par les plus sophistiqués d’entre eux : gérants alternatifs, fonds de pension, mais aussi assureurs, pour leur actif général. En Europe, l’exposition de ces derniers aux actifs dits « privés » (y compris l’immobilier) était estimée à plus de 1 000 milliards d’euros en 2022, soit 13 % de l’ensemble de leurs investissements en moyenne (3). Aux États-Unis, la seule dette privée représenterait un tiers de leur actif fin 2024 (4).

Une illiquidité séduisante pour l’actif général

Présents à petite dose dans les portefeuilles depuis longtemps, le private equity et la private debt ont connu une montée en puissance par à-coups dans les bilans des assureurs. « Après la crise des subprimes, pour faire face à leurs besoins de liquidité, la plupart des assureurs ont choisi de se délester de leurs actifs non cotés, parfois en se séparant d’équipes qu’ils avaient constituées : c’est ainsi que sont nés Ardian ou encore Idinvest, cédés respectivement par Axa et Allianz, rappelle Boutros Thiery, directeur des investissements de Mercer en France. Puis, ils se sont progressivement réengagés après la crise des dettes souveraines pour faire face à la baisse des taux. »

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