Antoine Cadi, Directeur de la recherche et de l’innovation de CDC Biodiversité

3 janvier 2023  | Par Séverine LEBOUCHER
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Pour Antoine Cadi, restaurer la biodiversité est un impératif aussi écologique qu’économique. Et en tant qu’investisseurs et preneurs de risques, les assureurs ont un rôle crucial à jouer.

L’attention est portée sur les risques liés au changement climatique, et moins sur l’érosion de la biodiversité. Quelle est l’ampleur de l’enjeu ?

Antoine Cadi: La biodiversité, c’est la vie sous toutes ses formes. On estime qu’il y aurait 10 à 20 millions d’espèces (animaux, végétaux, bactéries, champignons…) différentes sur Terre, dont 2 millions seulement ont actuellement un nom. La biodiversité, ce sont aussi leurs interactions au sein de ce que l’on appelle les écosystèmes, qu’ils soient par exemple au fond des océans, dans les prairies ou dans les mares. Depuis que l’Homme s’est sédentarisé, qu’il cultive, qu’il construit, la planète perd de la biodiversité. On évalue qu’un peu plus de 40 % de nature a disparu par rapport à un état originel, en particulier par rapport à l’ère préindustrielle. Ainsi, environ un million d’espèces seraient menacées d’extinction dans les prochaines années.

Comment ce risque met-il en particulier en danger l’activité économique ?

Antoine Cadi: On estime que 60 % du PIB mondial repose sur des services fournis par la nature. L’ensemble des acteurs économiques entretiennent une relation très étroite avec les services écologiques fournis par les écosystèmes, qu’il s’agisse de la pollinisation, de la recharge des nappes phréatiques ou encore de la photosynthèse. Tant que les écosystèmes sont en bon état et que les services écologiques sont disponibles de façon non limitante, les entreprises qui en dépendent ne sont pas impactées.

Mais dans un contexte d’érosion de la biodiversité, les écosystèmes sont aujourd’hui soumis à de fortes tensions qui se traduisent par une moindre disponibilité des services écologiques, ce qu’il va falloir intégrer dans les modèles économiques. Les entreprises n’y sont pas prêtes.

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  • 1999-2003  Doctorat en écologie, évolution, systématique et biologie des populations à l’université Claude Bernard Lyon 1
  • 2004-2009   Responsable des programmes au sein de l’ONG Noé Conservation puis de la Fondation pour la Nature et l’Homme
  • 2009-2010   Conseiller technique de Jean-Louis Borloo au ministère de l’Écologie
  • 2010-2017   Conseiller du président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, Allain Bougrain Dubourg, puis directeur du Pôle Relations Extérieures
  • Depuis 2017   Directeur de la recherche et de linnovation au sein de CDC Biodiversité