Réformer la comptabilité, changer la gestion

31 mars 2019  | Par Laure BERT
L'actuariel // économies // Réformer la comptabilité, changer la gestion

De nombreuses entreprises prennent désormais en compte l’impact environnemental de leur activité, sans nécessairement ajuster leur modèle économique. Pour les scientifiques qui défendent une refonte totale des règles comptables, l’essentiel reste à faire.

Les lignes bougent. Les entreprises prennent conscience de leurs responsabilités vis-à-vis de leur environnement, ou du moins du risque encouru à les ignorer. Pour accélérer ce mouvement et inciter les groupes à intégrer au cœur de leur activité la protection de la nature, des comptables, des économistes, des scientifiques… estiment qu’il est nécessaire de réformer les règles comptables. Certains d’entre eux défendent même une modification de l’ADN du capitalisme afin d’accorder au capital humain et au capital naturel le même statut que le capital financier. Ainsi, depuis l’après-guerre, ces professionnels, de moins en moins marginaux, planchent pour introduire dans les comptabilités nationales, et notamment dans la mesure de la croissance, la question de la gestion des ressources naturelles. Les actuaires, eux, restent à la marge. Pourtant, « ils ont un rôle à jouer dans ces réflexions autour de la comptabilité car, spécialistes de la modélisation et de la gestion des risques sur le long terme, ils peuvent contribuer à bâtir ces nouveaux modèles adaptés à la préservation de l’environnement, estime Pierre Thérond, conseiller scientifique de L’Actuariel, actuaire agrégé IA. Aujourd’hui, la profession a commencé à intervenir sur ces sujets par le biais des investissements des compagnies d’assurance et de la prévention ».

En 2010, l’économiste indien Pavan Sukhdev a ainsi remis un ambitieux rapport sur l’économie de la biodiversité, commandité par les ministres de l’Environnement du G8. S’appuyant sur une méthode développée par la Banque mondiale, il estimait les services rendus par la nature aux différentes activités économiques « à 23 500 milliards d’euros par an », soit la moitié du PIB mondial de l’époque.

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