Inflation : retour vers le futur ?

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Depuis des mois, les indicateurs économiques et inflationnistes sont l’objet de toutes les attentions et nourrissent de multiples interprétations. Annoncent-ils un retour à l’économie des années 1970 ? Un nouveau cycle se dessinerait-il ?

Au chevet du système économique, une obsession : l’inflation. Et tel un sombre scénario, le « retour à l’économie des années 1970 » est évoqué par Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, dans une tribune parue le 8 avril 2021 dans Les Échos. « Nous sommes allés nous coucher en 2020 ; nous nous réveillerons en 1973, à la fin de cette phase de changement de régime », prédisait déjà Pascal Blanqué, directeur de la gestion du groupe Amundi, dans son étude de mai 2020 « Covid-19 : la main invisible qui ramène les investisseurs vers les années 1970 ». Au cœur des comparaisons entre la période post-Covid et cette décennie passée : la durabilité de l’inflation… Là, les divergences théoriques et les surprises de l’actualité nourrissent les débats.

Augmentation rapide des dépenses publiques financées par le déficit, hausse du prix des matières premières – en particulier la flambée du pétrole lors des chocs de 1973 et 1979 –, ruptures sur la chaîne d’approvisionnement, augmentation des salaires et montée des luttes sociales constituaient la toile de fond des années 1970… À la clé, une forte inflation qui s’inscrivit dans la durée. L’augmentation de l’indice des prix à la consommation aux États-Unis était de 6 % en janvier 1970 et atteignait 14,7 % en mars 1980, selon les chiffres de l’US Bureau of Labor Statistics.

Aujourd’hui, les politiques de relance post-Covid, comparables aux mesures keynésiennes mises en place dans les années 1970, ne sont pas sans influence sur l’inflation. La hausse est sensible aux États-Unis, dans l’Union européenne, ainsi que dans de nombreux pays du monde (Russie, Inde, Brésil…). Outre-Atlantique, l’augmentation des prix est restée élevée en juillet, avec une hausse de 5,4 % sur un an, mais elle s’est stabilisée par la suite au même niveau qu’en juin.

Le rebond des prix ne va sans doute pas durer au-delà d’un ou deux ans. Même aux États-Unis, où l’on part de haut, je ne crois pas que la hausse du niveau d’inflation s’étende sur une longue période.

Pascal de Lima /// économiste en chef pour Harwell Management et professeur à Aivancity
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